La Sérapias en langue
Les botanistes ne connaissent pas la langue de bois. La langue charnelle, en revanche, oui. Et particulièrement celle des animaux, source de nombreuses métaphores et entrant souvent dans la composition des noms de plantes.
À cet effet, les botanistes puisèrent, de-ci, de-là, tant dans le grec glossa que dans le latin lingua.
Citons la Langue de cerf (la Scolopendre), la Langue de bœuf (la Buglosse d'Italie), la Langue d'agneau (le Plantain intermédiaire), la Langue de chien (le Cynoglosse officinal), la Langue d'oiseau (la Stellaire holostée), la Langue de moineau (la Passerine annuelle), la Langue de serpent (l'Ophioglosse), la Langue de femme (le Pain d'oiseau), l'Orchis bouc : Himantoglossum hircinum, avec sa langue en lanière tirebouchonnée, et notre Serapias lingua Linné, nommée ainsi en référence à son labelle en forme de langue.
Remarquons plaisamment que chez ces deux orchidées, la lèvre est assimilée à une langue. C'est en effet le labelle (du latin labellum : petite lèvre), ce pétale médian et organe majeur dans la morphologie attractive de la plante... qui mime une petite langue.
La Sérapias en langue est assez commune en Berry, en pleine lumière, dans les prairies mouillées, notamment en Brenne. Vous pouvez la rencontrer autour de l'Étang de Bellebouche (celle de la photo)... et même dans quelque friche humide du Poinçonnet.
(4 juin 2015)
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