L'Ascobole des charbonnières
Ils poussent à touche-touche, en compagnie de leur grande sœur la Géopyxide des charbonnières, sur une place à feu velloise.
Ils sont si petits et si obscurs qu'il faut l'œil aigu du photographe pour les découvrir, et l'objectif macro pour rendre hommage au dodu pulviné de leur cupule.
Leur peau brun sombre et luisante telle celle d'un batracien est brouillée de teintes vineuses, purpurines, olivâtres, et boursouflée de granules noirâtres, bourrés d'asques et de grandes spores violettes, tout échinulées de grosses verrues denses, cylindriques et proéminentes.
C'est chose classique en mycologie... qu'un champignon nain arbore des attributs microscopiques énormes.
L'Ascobole carbonicole : Ascobolus* carbonarius Karsten, est un champignon fréquent mais qui passe inaperçu eu égard à sa petitesse (2 à 5 millimètres de diamètre) et à ses teintes ténébreuses.
Quelques autres champignons sont exclusivement inféodés aux places à feu. Pour les Ascomycètes, citons la Pulvinie et la Lamprospore des charbonnières, en petit coussinet orange, la Plicaria carbonicole, en disque charnu, brun fuligineux et plissé, la Strattonie des charbonnières, à grains noirs et rugueux immergés dans le substrat, tels des œufs de grenouille. En ce qui concerne les champignons à lames, nous pouvons rencontrer la Fausse-chanterelle carbonicole, mimétique dans son milieu, ainsi que la Pholiote et la Flammule des charbonnières qui, elles, tranchent sur le noir par leurs tonalités jaunes, orangées ou rougeâtres.
(7 mai 2015)
Note
Noms latins des champignons carbonicoles cités :
Geopyxis cabonaria, Pulvina carbonaria, Lamprospora carbonicola, Plicaria carbonaria, Strattonia carbonaria, Faerberia carbonaria, Pholiota highlandensis, Flammulina carbonaria.
*Ascobolus : du grec askos : petit sac, et bolê : qui lance ; champignon qui projette ses asques... et ses spores.
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