L'Amour en cage
Alkékenge, Coquerelle, Coqueret, Lanterne, Herbe-à-cloques, Coccigrole, Coccigrue, Physalide, Baguenaude, Cerise d'hiver, Amour en cage... sont quelques-uns des noms attribués à cette plante – noms hauts en couleur et en sonorité.
Si la fleur s'avère discrète au printemps, d'un blanchâtre incertain, à gorge verte, isolée et penchée au niveau d'une paire de feuilles, sa fructification à l'automne est digne des plus extraordinaires métamorphoses. Gaston Bonnier nous en relate les étapes : Le calice – car c'est de lui dont il s'agit – est petit, vert et velu à la floraison. Puis il s'accroît énormément, se renfle en vessie, ses nervures en réseau s'accentuent en même temps qu'il se colore ; il devient glabre, comme coupé et déprimé à la base, entourant alors le fruit dont il demeure écarté. La baie en question, rouge vif, enfermée dans sa lanterne rouge-orange, est savoureuse et agrémente joliment les corbeilles de fruits charnus et secs du jour de l'an.
Physalis alkekengi Linné est le nom scientifique de ce végétal : du grec physaô : gonfler, enfler ; quant à cet alkékenge, que l'on a plaisir à articuler et faire claquer avec la langue, il vient de l'arabe al kakendi, lui-même dérivé du grec alikakabon, désignant une plante indéterminée.
L'Amour en cage se découvre çà et là en Berry, toujours avec émerveillement, dans une vigne abandonnée, un terrain vague, au détour d'un mur dans un hameau ou dans un village.
(1er janvier 2015)
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