La Pézize des cèdres
Une fois n'est pas coutume, ce curieux champignon est facile à reconnaître, à connaître, à retrouver chaque année. À cela trois raisons : la période stricte de son apparition : mars-avril, sa poussée quasi exclusive sous les cèdres (parfois sous les ifs), et son aspect bien particulier : une sphère creuse et enfoncée dans le sol à l'état jeune, émergeant et s'épanouissant en étoile beige à maturité.
Ce champignon participe des Ascomycètes, en compagnie des morilles, des helvelles, des pézizes... et des truffes. Et il est un maillon important entre les espèces épigés (de surface) et celles hypogées (vivant sous terre). En effet, il commence sa vie dans le sol et la continue en s'épanouissant, à fleur de terre, en lobes étoilés.
Son aspect si singulier émoustilla la subjectivité du mycologue Cooke, qui pensa à une sépulture exhumée, et lui donna un nom empreint de mystère archéologique : Sepultaria sumneriana (Cooke) Massee.
Examinons maintenant de plus près notre Sépultarie de Sumner : elle s'ouvre par des fentes irrégulières et dévoile un hyménium lisse et bosselé, d'une teinte crème tirant sur le beige ou le grisâtre. La surface extérieure de la sphère est feutrée de longs poils bruns et souples, mêlés aux débris de sable et de terre.
La Pézize des cèdres est fréquente en Berry, partout où les cèdres* sont présents, dans les parcs, les espaces verts, les cimetières et les jardins particuliers.
(9 avril 2015)
*Les cèdres, regroupant trois espèces méditerranéennes et une espèce himalayenne, sont de grands conifères à rameaux courts portant des aiguilles persistantes rassemblées en verticilles ; les cônes ovoïdes, à surface lisse, se désarticulent à maturité.
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