La Géopyxide des charbonnières
Les brûlis, les charbonnières, les places à feu sont parfois des mines d'or pour le mycologue. Outre que les morilles y poussent en abondance, ces lieux si particuliers sont aussi l'habitat exclusif de certaines espèces, dont notre petit champignon en coupe : Geopyxis carbonaria (Albertini & Schweinitz) Saccardo.
Le genre Geopyxis (du grec gê : terre, et puxis : petite boîte en buis), nous le devons au mycologue sud-africain Christiaan Hendrick Persoon, à l'origine de nombreux noms de champignons.
Une boîte en buis n'a plus beaucoup de sens pour nous aujourd'hui (sinon à l'occasion d'une brocante), mais aux 18 et 19èmes siècles, et ce jusqu'au milieu du 20ème siècle, les objets* étaient fabriqués artisanalement, souvent à partir de produits naturels, et ils faisaient partie de la vie quotidienne. Il leur arrivait souvent d'entrer métaphoriquement dans le langage de l'histoire naturelle.
Pour rester dans le domaine de la mycologie et des ustensiles de la vie courante, citons acetabulum : petit gobelet, calathella et scutella : petite coupe, calycella : petit calice, ciborium : ciboire, cyathus : sorte de gobelet, scyphus : coupe, lepista : aiguière, urnula : petite urne, vascellum : petit vase...
Notre Géopyxide carbonicole se présente sous la forme d'une petite coupe régulière quand elle est jeune, profondément creusée et munie d'un pied grêle, brun ocre à brun rougeâtre à l'intérieur, plus pâle et farineuse à l'extérieur, à rebord blanchâtre et crénelé.
Grégaire, elle colonise une place à feu de l'an passé, dans une prairie velloise, en compagnie de son petit frère l'Ascobole des charbonnières.
(7 mai 2015)
*Depuis quelques années et sans discontinuer, Janine Berducat nous offre un dictionnaire amoureux des objets anciens chaque semaine dans L'Écho du Berry : Les objets ont une histoire. Les hommes qui les ont utilisés leur ont donné une âme.
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