Fonge & florule

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Premier émoi : le coprin chevelu


Quelle émotion ! ... Quand je le vis pour la première fois, sur le bord de la route, sur la pelouse d'un terrain de foot, sur le gazon d'un centre-ville. J'avais peut-être quinze ans. Quand je découvris ses longs chapeaux glandiformes « à la  yéti », blanc de neige, follement échevelés, emperlés de toute l'humidité fraîche de la terre !

Une passion se tient souvent tapie dans la fulgurance d'une image d'enfance, d'adolescence. L'esprit mûr la recherche, l'exhume, la survalorise, la fait jaillir tel un précipité chimique « à l'origine du monde » .

L'autre pôle magnétique du coprin se tient dans l'éphémère � cet accéléré du temps qui nous envoûte, nous autres humains « condamnés à un temps moyen », comme nous envoûtent les durées de vie multicentenaires des grands arbres.

Le Coprin chevelu : Coprinus comatus (Müller : Frie) Persoon est un champignon d'un jour, frais pimpant le matin, déliquescent et noir de nuit le soir. C'est un comestible délicat, à condition de le consommer jeune et dans un endroit non pollué. Il partage son habitat herbeux avec le Coprin noir d'encre, uniformément gris à brun-gris, qui lui est toxique en présence d'alcool, à l'instar de la plupart des autres coprins.

Dans les bois, en ce moment, vous rencontrerez également les touffes ochracées du Coprin micacé, les troupes serrées, beiges à grisâtres, du Coprin disséminé, et le solitaire Coprin pie... que le mycologue Pierre Bulliard prit pour un oiseau.

 

16 novembre 2006



01/03/2015
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