Fonge & florule

Photo Yvan Bernaer

Rien ne semble plus éloigné que les étoiles et les champignons. Que le ciel et la terre. Et pourtant quelques mycologues, dans leur imaginaire, échafaudèrent des passerelles entre ces mondes antinomiques. Notre scléroderme¹ : Scleroderma polyrhizon Persoon, en est un bel exemple. Il s'ouvre en étoile, nous disent les livres.

D'autres Gastéromycètes offrent quelques superbes métaphores de champignons-étoiles. Citons l'Astrée hygromètre, qui s'épanouit ou se ferme selon l'humidité ambiante et peut servir de baromètre à l'instar des carlines, ou les Géastres (étoiles de la terre), qui dessinent des figures étoilées ressemblant à des gâteaux ou à de petits bonshommes.

Chez les autres champignons, mentionnons les Asterochaete, Asterotrichum, Asterodon (respectivement champignons à chevelure, à poils et à dents stelliformes), l'Amanite à pied en étoile, proche de l'Amanite citrine, l'Inocybe à spores étoilées, les Asterophora, ces étranges petits champignons porteurs d'étoiles qui fleurissent sur la nuit noire des Russules noircissantes, ou encore la Parmélie de Borrer, ce lichen foliacé simulant un ciel constellé.

Outre son aptitude à s'ouvrir en étoile, Scleroderma polyrhizon² se distingue par sa forte taille, par sa peau très épaisse et par sa prédilection pour les lieux rudéraux, au voisinage des pins. Ceux de la photo ont éclos sur la terre nue, à Châteauroux, à proximité des Cordeliers.

(8 octobre 2015)