Le rarissime Cortinaire dédié à Pierre Moënne-Loccoz
« Je cherche inlassablement l'introuvable Cortinarius honorabilis qui n'est pas d'un bleu ardoise mais d'un bleu encore inconnu au monde. »
André Dhôtel, « La nouvelle chronique fabuleuse ».
Il se cachait là, tapi dans la litière dorée de la chênaie-charmaie des bois de Gireugne.
Je vacillai.
Quand je repris connaissance, je levai les yeux doucement, de peur d'être aveuglé par son incandescence bleu-violet peignée de fibrilles innées. Je caressai du doigt sa volve blanche, pour être sûr de ne pas rêver. Puis je m'agenouillai, et le photographiai.
Cortinarius moenne-loccozii Bidaud est un pur joyau. Il rassemble en son giron deux des sept merveilles du monde fungique : le bleu-violet des cortinaires Caerulescentes et la volve en œuf des amanites. Il ne fut nommé qu'en 1993 (Atlas des cortinaires, Pars V) conjointement à son sosie Cortinarius vaginatopus Bidaud,Moënne-Loccoz et Reumaux – ce dernier se singularisant essentiellement par des spores plus petites (8-9 x 4,5-5 microns pour Cortinarius vaginatopus, 9-11 (12,5) x 6-7 (7,5) pour Cortinarius moenne-loccozii. Ces deux cortinaires sont proches de l'espèce de base américaine : Cortinarius volvatus Smith qui a des spores encore plus petites et dont le chapeau blanchit.
Cortinarius moenne-loccozii est à guetter amoureusement dans tous les bois calcaires de l'Indre... à peindre, à photographier, et surtout à ne pas cueillir.
26 octobre 2006
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