Fonge & florule

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La Petite oseille

 

Petite oseille x blog.jpg

Photo Yvan Bernaer

Les bords des routes et les prairies luisent doucement, du violacé lie de vin du Brome stérile, du violet-bleu violet clair de la Vesce cracca, du violet saturé de la Sauge des prés, si obscur qu'il s'en dégage comme une fluorescence noire, du gris vieux rose de la Houlque laineuse, de l'argenté- violeté de l'Avoine élevée... et du brasier rubis de la Petite oseille...

LUISENT DOUCEMENT... car les violets, les mauves, les purpurins, les rouges de braise ne savent que luire doucement, comme s'ils sourdaient des entrailles de la terre. Ce sont les teintes les plus profondes et nocturnes du printemps.

 

La Petite oseille n'est pas la seule à rougeoyer les prés du Berry, à luire doucement. L'Oseille sauvage, plus haute, y contribue également, ainsi que la Luzule champêtre, certes plus discrètement. Quant aux graminées, la Houlque laineuse fait ondoyer les prés de son rose gouaché, pendant que la Grande fétuque roule ses vagues vineuses virant au bronze, et que le Brome dressé embrase le bord des routes dans les régions calcaires.

La Petite oseille : Rumex acetosella Linné, se démarque de l'Oseille sauvage par son milieu, sa taille et la forme de ses feuilles. Là où l'Oseille sauvage, plus haute et robuste, irradie les prairies mésophiles de son incandescence vermeille, la Petite oseille, basse et grêle, à feuilles en fer de lance, déploie sa rubescence sur les terres siliceuses, les friches sèches et sablonneuses.

 

(25 juin 2015)



13/07/2015
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