Fonge & florule

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L'Amanite citrine : autopsie d'une erreur judiciaire

 

 

Elle faisait partie du quintette des mortelles, à côté des amanites phalloïde, vireuse, printanière et  de l'innocente volvaire gluante.

Elle fut réhabilitée en 1925, à l'occasion d'un banquet de la Société Mycologique de France, où chaque convive communia devant une assiette d'amanites citrines : Amanita citrina ( Schaeffer) Persoon... non sans quelque frisson d'angoisse je suppose. Aucun n'en fut malade, mais tous gardèrent le souvenir d'un goût détestable et se jurèrent de n'en jamais remanger.

Une mauvaise réputation a la vie dure, longue. Témoins ces livres de champignons qui continuèrent à déclarer la citrine mortelle bien des années après. Mais soyons indulgents, la confusion est facile à faire et c'est pour cela que la citrine fut jadis baptisée « champignon qui tue », pire que la phalloïde car beaucoup plus répandue.

Pourtant, un caractère ne trompe pas : l'odeur ! La citrine sent la pomme de terre crue à plein nez, alors que la phalloïde est inodore. Les autres caractères discriminatifs concernent le chapeau et la base du pied. Le chapeau de la citrine, jaune citrin ou blanc (variété alba), est semé de petites plaques membraneuses, alors que celui de la phalloïde en est dépourvu. Mais attention, ces restes de voile général sont labiles et peuvent disparaître à la pluie. Le pied de la citrine porte à sa base un bulbe couronné d'une fine membrane, telle une peau, celui de la phalloïde est engainé dans une volve en sac.

Vous l'avez deviné : la citrine est immangeable et dangereuse par risque de confusion. Elle n'en demeure pas moins magnifique, et on peut l'admirer dès à présent dans tous les lieux boisés de l'Indre.

 

 

5 octobre 2006

 



17/02/2015
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